Edmond HARAUCOURT - Le poison

Edmond HARAUCOURT - Le poison
 
Chez René Kieffer, Paris, 1920 - Magnifique édition de ce petit conte poignant merveilleusement illustré ici de 30 compositions en couleurs au pochoir d’après les aquarelles du peintre Lucien Simon. Un des très rares 50 exemplaires numérotés du tirage de tête sur papier vélin d’arches comportant une double suite de toutes les illustrations, soit trois états dont un en noir. . 
Exceptionnelle reliure parlante de l’époque signée Germaine Schroeder en plein maroquin vert, le premier plat décoré de bouteilles stylisées en filets dorés, surmontées du titre “Le poison” annonçant bien le contenu de cet ouvrage relatant la dure vie des marins bretons et du tragique de l’alcoolisme dont cette population est touchée. Tête dorée, bordures de même maroquin aux contreplats et gardes de papier marbré, sous étui assorti (celui-ci avec quelques défauts sans gravité).
 
L’action se déroulant essentiellement dans le Finistère sud, qui d’autre que Lucien Simon pouvait mieux interpréter ce conte, lui qui s’est tant attaché au Pays bigouden et aux paysages voisins : l’un des ouvrages les mieux réussis de l’artiste en tant qu’illustrateur.
 
Germaine Schroeder (1889-1983) signe ici une de ces très belles reliures Art Déco, d’une très bonne exécution et en simplicité, le choix de la typographie des lettres mosaïquées au premier plat et le décor parlant sont d’une grande élégance, sans fioritures. Germaine Schroeder fut l’une des premières femmes relieurs à s’engager sur la voie de l’Art Déco dans cette discipline et réalisa notamment les premiers décors de Pierre Legrain, à la demande du couturier Jacques Doucet, elle travailla pour Louis Barthou, Jean Cocteau et Coco Chanel ainsi que pour Jacques André à qui cet exemplaire était destiné.
 
In-4, 55pp. (3 + 1pp. de catalogue éditeur et doubles suites)
 
Provenance : Prestigieuse bibliothèque Jacques André avec son célèbre ex-libris au Pélican à la devise “Sans s’émouvoir”. Jacques André fut un important mécène pour les meilleurs relieurs de la période Art Déco, notamment Paul Bonet, Rose Adler et Germaine Schroeder.